Ce post sera un post heureux, du début jusqu’à la fin. Demain je reprendrai le cours normal des informations… Nos soldats ont été beaucoup gâtés par la société civile, les dons ont afflué de toute part et cela se comprend étant donné les sacrifices qu’ils font pour nous. J’ai été très touchée dès le début de la guerre de recevoir beaucoup de messages de soutien venant de l’étranger. Des proches et des amis qui ne vivent pas en Israël et qui ont mis la main à la poche afin que l’on puisse acheter aux soldats toute sorte d’équipement ou d’habits de meilleure qualité que ce qu’ils avaient reçus de l’armée.
Les unités de réservistes en ont beaucoup profité mais mes filles qui sont en service actif en ont très peu reçue car elles sont dans des unités privilégiées, il ne leur manque rien. J’avais tout de même envie de leur faire un cadeau pour leur témoigner notre reconnaissance. Pour l’unité de la plus jeune je n’en ai pas eu le droit mais pour la plus âgée celle qui est en service à Oketz l’unité canine de Tzahal j’avais une idée, un cadeau personnalisé, offrir à chaque soldate un tableau de son chien. Avec l’aide de ma cousine Betty, artiste dans l’âme, j’ai pu réaliser ce projet qui nous a tenu à coeur.
Je lui ai commandé des tableaux pour toutes les soldates qui sont dans le même groupe que ma fille. Ma fille quant à elle, avec l’accord de son commandant, était chargée depuis deux mois maintenant, de nous envoyer des photos de chaque chien afin que le dessin soit le plus réaliste possible. Les filles elles n’étaient au courant de rien. A chacune de ses permissions, elle a pu voir le travail avancer et demander quelques corrections. La censure militaire a parfois mis un frein à l’esprit créatif de Betty, il y a certains éléments qu’elle a dû retirer de ses dessins.
Comme une série de tableaux dont elle était très fière et qu’elle avait agrémenté de petites figurines en plastique “made in China” représentants des soldats et des armes. Ma fille voit le tableau de loin et me dit: ” Magnifique!”. Puis elle se rapproche et je la vois froncer des yeux: “Maman!” pourquoi elle a mis des Kalashnikov sur ces derniers tableaux??”. “Vous ne savez pas que ce sont les armes du Hamas? “. Je lui réponds abasourdie: “Ah bon?? on a mis des Kalash? mais on ne savait pas, on a pas fait la difference… ” “Vraiment! tu ne reconnais pas un M16 d’une Kalash??”
J’essaie alors de rattraper le coup: “Mais ce n’est pas grave, le tableau représente le chien qui ramène les armes ennemies.” “Maman, nos chiens ne recherchent pas d’armes mais des corps…” “Ok c’est bon j’ai compris, on retire les Kalashnikov…” Je raconte cela à Betty et en plaisantant je lui fais la reflexion qu’elle n’aurait jamais du acheter des armes fabriquées en Chine… Je n’ai pas voulu qu’elle refasse les tableaux, j’ai délicatement décollées les Kalash qui sont parties à la poubelle et j’ai mis des brillants à la place. Ma fille et sa commandante étaient ravies du résultat! Elles sont soldates, combattantes dans une unité d’élite mais elles restent des filles…
Aujourd’hui c’était le grand jour. Nous étions invitées à la base pour remettre les tableaux. En raison de la guerre nous n’avons eu que deux autorisation pour entrer. La base est très grande, on y entre en voiture. J’ai dû envoyer à l’avance le numéro de la plaque d’immatriculation et les numéros d’identité; l’unité Oketz est une base à part au sein de cette grande base. On est arrivé un peu avant 14H à la porte principale, la jeune soldate qui vérifie les autorisations a eu du mal à trouver la notre mais finalement après 10 bonnes minutes d’attente et de recherches elle nous a laissé rentrer.
Nous sommes montés jusqu’à Oketz, ma fille et sa commandante nous attendaient, elles nous ont aidé à sortir les tableaux et elles nous ont conduites sur une aire de pique nique ou les soldates étaient réunies. Elles ne savaient pour quelles raison on leur avait demandé d’être là, elles étaient impatientes et un peu inquiètes à la fois. On les a de suite rassurées en leur donnant la raison de notre venue. Immédiatement leurs visages se sont illuminés, c’était pour nous la plus belle des récompenses.
Pour leur remettre les tableaux, nous les avons appelées une par une, non pas par leur prénom, mais par le nom de leur chien (qui était sur le tableau). Elles étaient ravies! Elles n’avaient jamais reçu un tel présent, Betty a fait un travail incroyable. Chaque tableau est une création originale, si personnalisée, elles n’en revenaient pas! Nous ne sommes pas restées très longtemps, juste le temps de la distribution mais c’était un moment d’échange vraiment spécial et touchant. Elles ont à peine une vingtaine d’années et elles ont déjà vécu l’impensable. Un service militaire en temps de guerre… On les a quittées heureuse et leur bonheur nous a comblé.
ENGLISH
This post will be a happy post, from the beginning to the end. Tomorrow I will resume the normal course of information… Our soldiers have been spoiled by civil society, donations have flowed in from all sides and this is understandable given the sacrifices they make for us. I was very touched from the start of the war to receive many messages of support from abroad. Relatives and friends who do not live in Israel and who helped financially so that we could buy the soldiers all kinds of equipment or clothing of better quality than what they had received from the army.
The reserve units have benefited a lot from it but my daughters who are on active duty have received very little because they are in privileged units, they lack nothing. I still wanted to give them a gift to show them our gratitude. For the youngest, I haven’t been allowed to do anything but for the oldest one who is in service at Oketz the K9 unit I had an idea, a personalized gift; offering each soldier a painting of her dog. With the help of my cousin Betty, an artist at heart, I was able to carry out this project which was very special to us.
I ordered paintings from her for all the soldiers who are in the same group as my daughter. My daughter, for her part, with the authorization of her commander, has been responsible for two months now, of sending us photos of each dog so that the drawing would be as realistic as possible. The girls didn’t know anything. Each time my daughter was coming home, she was able to see the work progressing and ask for some corrections. Military censorship sometimes put a damper on Betty’s creative spirit; there were certain elements she had to remove from her drawings.
Like a series of paintings of which she was very proud and which she had embellished with small plastic figurines “made in China” representing soldiers and weapons. My daughter sees the painting from afar and says to me: “Beautiful!”. Then she comes closer and I see her frowning: “Mom!” why did she put Kalashnikovs in these last paintings??”. “You don’t know that these are Hamas weapons? “. I answer her stunned: “Oh really?? did we put Kalash? but we didn’t know, we didn’t make the difference…” “What! you don’t recognize an M16 from a Kalash??”
I then try to catch up: “But it doesn’t matter, the painting represents the dog who brings back the enemy’s weapons.” “Mom, our dogs are not looking for weapons but for bodies…” “Ok, it’s okay I understand, we’re removing the Kalashnikovs…” I tell the story to Betty and jokingly I told her that she should never have bought weapons made in China… I didn’t want her to redo the paintings, I delicately took off the Kalash which went in the trash and I put in sparkles instead. My daughter and her commander were delighted with the result! They are soldiers, fighters in an elite unit but they remain girls…
Today was the big day. We were invited to the base to hand over the paintings. Due to the war we only had two authorizations to enter. The base is very large, you enter by car. I had to send the license plate number and ID numbers in advance; the Oketz unit is a separate base within this large base. We arrived a little before 2 p.m. at the main gate, the young soldier who checked the authorizations had difficulty finding ours but finally after a good 10 minutes of waiting and searching she let us in.
We went up to Oketz, my daughter and her commander were waiting for us, they helped us take out the paintings and they took us to a picnic area where the soldiers were gathered. They didn’t know why they had been asked to be there, they were impatient and a little worried at the same time. We immediately reassured them by giving them the reason for our visit. Immediately their faces lit up, it was the greatest reward for us.
To give them the paintings, we called them one by one, not by their first name, but by the name of their dog (which was on the painting). They were delighted! They had never received such a gift, Betty did an incredible job. Each painting is an original creation, so personalized, they couldn’t believe it! We didn’t stay very long, just the time for the distribution, but it was a truly special and touching moment of exchange. They are barely twenty years old and they have already experienced the unthinkable. Military service in times of war… We left them happy and their happiness filled us.