Il y a des jours où on ferait mieux de ne pas écouter les nouvelles, non pas parce qu’elles sont mauvaises mais parce qu’elles ne sont que suppositions. Lorsqu’elles débutent par un “si”, c’est le signe que l’on ne sait rien mais que l’on doit parler. Ce soir c’est le directeur des centrales électrique du pays qui s’y est mis: “Si le Hezbollah touche une de nos centrales nous serons sans courant pour au moins 72 heures et ce sera invivable”. A cela un autre responsable dans le secteur s’offusque: “Non, nous serons prêt à tout rétablir dans les 24H”.
C’est ensuite toute une discussion qui a démarré sur les programmes d’informations, que ce soit à la radio ou à la télévision: “Sommes nous prêts pour une future attaque d’envergure du Hezbollah?”. “Doit-on acheter des générateurs électriques pour se preparer aux futures coupures de courant?..” “Quelle est la pièce la plus adéquate en cas d’attaque massive? ” ” Quels sont les biens de premieres nécessité que l’on doit stocker?”
A les entendre parler, l’attaque serait imminente et nous ne sommes pas prêts. Et les “si” sont de retour :” Si le Hezbollah veut attaquer des sites stratégiques il en a la possibilité”. “Si le Hezbollah attaque les grandes villes du Nord, le pays risque d’être totalement bloqué” “Si nous sommes pris par surprise ce sera une catastrophe”.
Je me demande si on ne rejoue pas le même film d’avant le 7 oct. Si l’on est si sûre de la capacité du Hezbollah à nous faire mal, pourquoi attendre une attaque pour rentrer en guerre? Pourquoi ne pas les attaquer avant pour éviter l’attaque surprise, que l’on craint fortement. Le ton très alarmistes des commentateurs politiques est sans contestation le fait le plus marquant de la journée. Je les écoute et je me demande s’ils réalisent le stress qu’ils peuvent causer sur les gens les plus faibles.
Ils en rajoutent encore une couche en parlant d’un enquête de CNN qui estime qu’Israël n’est pas en mesure de supporter une attaque de grande ampleur venant du Liban. Ils se défendent de vouloir inquiéter la population, mais vraiment, il valait mieux ne pas les écouter aujourd’hui.
ENGLISH
There are days when we would be better off not listening to the news, not because it is bad but because it is only suppositions. When it begins with an “if”, it is a sign that we know nothing but we must speak. Tonight, the head of the country’s biggest power plants got involved: “If Hezbollah hits one of our power plants, we will be without power for at least 72 hours and it will be unbearable”. To this, another manager in the field responds: “No, we will be ready to restore everything within 24 hours”.
Then a whole discussion started on the news programs, whether on the radio or on television: “Are we ready for a future major attack by Hezbollah?” “Should we buy electric generators to prepare for future power outages?..” “What is the most adequate room in case of a massive attack?” “What are the basic necessities that we should store?”
By hearing them, it seems that the attack is imminent and we are not ready. And the “ifs” are back: “If Hezbollah wants to attack strategic sites, it has the possibility”. “If Hezbollah attacks the major cities in the North, the country risks being completely blocked” “If we are taken by surprise, it will be a catastrophe”.
I wonder if we are not replaying the same movie from before October 7. If we are so sure of Hezbollah’s ability to hurt us, why wait for an attack to go to war? Why not attack them before to avoid the surprise attack, which we greatly fear? The very alarmist tone of political commentators is without a doubt the most striking fact of the day. I listen to them and wonder if they realize the stress they can cause on the weakest people.
They add another layer by talking about a CNN investigation that estimates that Israel is not able to withstand a large-scale attack coming from Lebanon. They say they do not want the population to worry, but really, it was better not to listen to them today.
Nadine, you are always so wise.