Je pense que faire un service militaire est très bénéfique pour la jeunesse, cela forme le caractère et cela permet de s’approprier des valeurs qui serviront une vie entière. Il est obligatoire aussi bien pour les hommes que pour les femmes et ce depuis 1948; Israël n’a manifestement aucune leçon à recevoir en matière d’égalité des droits hommes femmes. A l’époque c’était avant-gardiste, tout comme les dix commandements l’étaient en leur temps…

Quand ma fille faisait ses classes le dernier exercice avant d’obtenir son béret était une marche ou plutôt une course à pieds de quelques kilomètres avec tout le matériel sur le dos. Certains d’entres eux avaient en plus la tâche de porter un brancard sur lequel se trouvaient de gros bidons d’eau. Nous les parents, nous étions invité à les encourager sur les derniers mètres de la course.

Ma fille qui était en très bonne forme physique était parmi celles qui portaient le brancard. C’était une épreuve très difficile qui demandait à la fois de la force mais aussi de l’endurance. Quand je les ai vues arriver, j’ai été surprise, je trouvais presque l’exercice un peu éxagéré. Je comprenais l’idée, “transporter un blessé”, mais pas une seconde je me serai imaginée qu’en temps de guerre des soldats aient à faire des kilomètres avec un brancard sur les épaules.

En fait c’est simple, pas une seconde je me serai imaginé que nos enfants seraient embarqués dans une guerre durant leur service et qu’ils mettraient en pratique tout ces exercices. J’étais convaincue que ces exercices resteraient des exercices et ne se transformeraient jamais en réelle mission. Et bien comme des millions de personnes et des milliers de parents dans mon cas, je me suis trompée.

Je me suis trompée sur l’imminence d’une guerre, je me suis trompée sur la nature de celle-ci et je me suis trompée sur les brancards… Ils ont sauvé des vies! J’ai écouté ce soir le témoignage d’un combattant infirmier qui expliquait avec quelle force et courage les soldats ont dû porté sur des kilomètres des blessés dans un état grave qui nécessitaient une prise en charge médicale des plus rapide.

Il raconte un épisode où ils ont pris en charge un soldat qu’il pensait mort mais malgré tout ils ont décidé de le sortir de la zone de combat. Le seul moyen de sortir de cette zone était à pieds, 4 jeunes soldats réservistes qui à bout de bras ont porté ce brancard. Sur le brancard: un soldat, la quarantaine environ, très costaud, 1m90, inconscient qui saigne de toute part. Des soldats portent et d’autres couvrent leur avancée. Ils marcheront sans s’arrêter sur des kilomètres avant de trouver la jeep chargée de l’amener à l’hélicoptère qui devait l’évacuer.

Tous les soldats impliqués ont risqué leur vie pour sauver celle d’un des leurs; tout en étant même pas sûre qu’il soit encore en vivant. “Shalom” le parmédic témoigne: “S’il y avait eu la moindre de chance qu’il puisse survivre, il fallait qu’on la lui donne et ce n’était pas en restant à agoniser dans un tank que cela aurait pu arriver… alors on l’a mis sur le brancard et on a marché!! et il rajoute: “Comme lors des exercices que l’on faisait durant nos classes”. Le soldat qu’il pensait mort, un papa de 5 enfants, a perdu la moitié d’un poumon mais a survécu et ce, grâce à leur bravoure.

ENGLISH

I think that doing military service is very beneficial for young people, it builds character and allows them to adopt values that will serve a lifetime. It is compulsory for both men and women since 1948; Israel clearly has no lessons to learn when it comes to equal rights for men and women. At the time it was avant-garde, just as the Ten Commandments were in their time…

When my daughter was in basic training, the last exercise before getting her beret was a walk or rather a run for a few kilometers with all the equipment on her back. Some of them also had the task of carrying a stretcher on which there were large containers of water. We parents were invited to encourage them during the last meters of the race.

My daughter, who was in very good shape physically speaking, was among those carrying the stretcher. It was a very difficult task that required both strength and endurance. When I saw them arriving I was surprised, I almost found the exercise a little exaggerated. I understood the idea, “transporting a wounded person”, but not for a second would I have imagined that in times of war soldiers would have to travel kilometers with a stretcher on their shoulders to rescue someone.

In fact it’s pretty simple, not for a second would I have imagined that our children would be involved in a war during their service and that they would put all these exercises into practice. I was convinced that these exercises would remain exercises and would never turn into a real mission. Well, like millions of people and thousands of parents in my case, I was wrong.

I was wrong about the imminence of a war, I was wrong about the nature of it and I was wrong about the stretchers… They saved lives! This evening I listened to the testimony of a combat nurse who explained with what strength and courage the soldiers had to carry for miles seriously injured people who required the most rapid medical treatment because it was too dangerous for the helicopter to land near by.

He recounts an episode where they took care of a soldier he thought was dead but despite everything they decided to take him out of the combat zone. The only way to get out of this area was on foot, 4 young reservist soldiers who carried this stretcher at arm’s length. On the stretcher: a soldier, around forty, very strong, 1m90, unconscious and bleeding from all sides. Some soldiers carry and others cover their advance. They will walk without stopping for kilometers before finding the jeep responsible for taking him to the helicopter which was to evacuate him.

All the soldiers involved risked their lives to save one of their own; they weren’t even sure that he was still alive. “Shalom” the paramedic testifies: “If there had been the slightest chance that he could survive, we had to give it to him and it was not by laying down unconcsious and bleeding in a tank that this could have happened …so we put him on the stretcher and we walked!! And he added: “The same type of exercises we had to do in our basic training”. The soldier he thought dead, a father of 5, lost half of a lung but survived, thanks to their bravery.