Le vendredi est toujours une journée un peu chargée en Israël, car la plupart des commerces ferment l’après-midi; les transports en commun s’arrêtent aussi. Toutes les courses et les préparatifs pour l’entrée du “Shabbath”, la journée de repos, doivent se faire dans la matinée. Nous ne sommes pas pratiquants mais le vendredi nous vivons quand même à ce rythme tout particulièrement les vendredis où mes filles sortent en permission de l’armée.

Là, c’est la course.. Où qu’elles soient, je préfère aller les chercher et l’on se retrouve souvent dans d’importants embouteillages (Les bouchons de fin de journée se déplaçant à la mi-journée puisqu’il n’y a qu’une demie journée de travail le vendredi).

C’est très curieux, elles peuvent faire des choses très dangereuses lorsqu’elles sont à l’armée et je n’y peux rien, elles ne sont pas sous ma garde mais dès qu’elles sortent de l’armée je me sens à nouveau maman, responsables d’elles et de leur sécurité et je n’aime pas les savoir à un arrêt de bus en tenue militaire. J’ai l’impression qu’elles deviennent des cibles faciles, je n’ai pas la même crainte quand elles prennent le train.

Les deux derniers attentats qui ont eu lieu au coeur d’Israël nous rappellent notre vulnérabilité. Celui de vendredi dernier dans le Sud, à un arrêt de bus, c’est coincidence le même arrêt où j’ai parfois eu à récupérer l’une de d’elles le vendredi, le même arrêt ou j’ai aussi dû la déposer, le dimanche matin pour qu’elle rentre à sa base. Malgré son insistance je ne l’ai jamais laissée seule à attendre, je gare la voiture près de l’arrêt de bus et j’attend avec elle dans la voiture. Elle ne sort de la voiture que lorsque son bus arrive.

Idem pour la deuxième, elle reste en voiture jusqu’à ce ce que le bus de l’armée arrive; elles sont gentilles, elles ne contrarient pas leur maman, elles attendent patiemment avec moi mais elles me font remarquer qu’elles sont armées et qu’elles sortiront pour tirer s’il se passe quelques choses, c’est pour cela qu’elles ont une arme, pas pour se faire joli… j’acquiesce à mon tour. Ceci-dit, pour le dernier attentat, le fait que l’on soit en voiture n’aurait rien changé, puisque le terroriste a profité d’un ralentissement dans la circulation pour tirer sur les voitures. Mais mes filles auraient pu tirer. On les entraîne à cela.

En temps de guerre, le bonheur tient parfois à très peu de choses; ce vendredi est une bénédiction car toute la famille est réunie. Mon mari, qui est arrivé de l’étranger; mon frère qui va bien et sa petite famille; mes 4 filles, en très bonne forme et ma mère, soulagée de savoir que son fils a fini sa période de reserve Un simple dîner en famille avec les personnes que l’on aime, toutes en bonne santé, cela suffit pour être heureux.

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Friday is always a somewhat busy day in Israel because most businesses close in the afternoon; public transport also stops. All shopping and preparations for the start of “Shabbat”, the day of rest, must be done in the morning. We are not religious but on Friday we still live at this pace sine I have a big family meal to prepare.

When the girls go out on leave from the army on Friday morning it’s a race, wherever they are I prefer to go pick them up and we end up in major traffic jams. End of day traffic jams moving to mid-day since there is only half a day of work.

It’s very weird, they can do very dangerous things when they are in the army and I can’t do anything about it, they are not in my custody but as soon as they leave the army I feel at ease. new mother and responsible for them and I don’t like them being in bus stops in military uniform. I have the impression that they become easy targets, I don’t have the same fear when they take the train.

The last two attacks which took place in the heart of Israel remind us of our vulnerability. The one last Friday in the South at a bus stop, it happened at the samebus stop where I sometimes had to pick her up on Friday or drop her off on Sunday morning to return to her base. But despite her insistence I never leave her, I park the car near the bus stop and I wait with her in the car. She only gets out of the car when her bus arrives.

They are nice girls, they don’t upset their mother, they wait patiently with me but they point out to me that they are armed and that they will go out to shoot if something happens, that’s why they have a weapon, not to look pretty… I agree with them. That said, for the last attack, the fact that we were in a car would not have changed anything, since the terrorist took advantage of a slowdown in traffic to shoot at the cars. But my daughters could have shot. They are trained for these type of events.

In times of war, happiness sometimes comes from very little. This Friday is a blessing because the whole family is together. My husband, who arrived from abroad; my brother who is doing well and his little family; my 4 daughters, in very good spirit and my mother, relieved to know that her son has finished his reserve in the army. A simple family dinner with the people you love, all in good health, that’s enough to be happy.