Aujourd’hui c’était l’anniversaire de mon frère. Il va bien, il s’est bien remis de ses émotions passées mais le retour à la vie civile reste un réel challenge. Tous les soldats ou soldates, réservistes ou non, qui rentrent chez eux font l’expérience du même sentiment. Ils sont physiquement là, mais leur esprit est ailleurs. Bon nombre d’entres eux ne le disent pas ouvertement mais ils n’attendent qu’une seule chose y retourner.
Pour ma fille c’est encore plus flagrant car je vois à quel point elle se sent mal à l’aise quand elle rentre. Elle est heureuse de nous voir ( elle était là cette fin de semaine) mais tant que la guerre continue, elle sent que sa place est près de son unité. Elle est encore jeune, elle fait preuve d’une très grande maturité mais émotionnellement c’est difficile à gérer. Elle ne voit sa vie qu’en vert, non pas le vert de l’écologie ou du Hamas..mais le vert kaki de l’armée et elle en est très fière.
Elle s’est attachée à ses chiens, à ses frères et soeurs d’armes; elle a conscience du sacrifice que sa génération est en train de faire pour que que nous puissions vivre. Elle en a conscience 7 jours sur 7, 24h sur 24 car elle a continuellement des amis au front à Gaza. Quand ils partent ils sont coupés du monde pour une durée indéterminée et l’attente est difficile, c’est difficile pour les soldats qui restent derrière et invivable pour les parents et la famille.
Toutes nos vies ont été bouleversées ce 7oct mais tout particulièrement celles de nos soldats et soldates. Il y a des choses que l’on ne peut pas comprendre si on ne les a pas vécues, c’est ce qu’ils vivent. Ils partagent un destin commun, ils ont quitté leur famille biologique pour en trouver une autre tout aussi forte mais bien plus grande. Tzahal.
ENGLISH
Today was my brother’s birthday. He is doing well, he has recovered well from his past emotions but the return to civilian life remains a real challenge. All soldiers, reservists or not, who return home experience the same feeling. They are physically there but their minds are elsewhere. Many of them don’t say it openly but they’re just waiting to go back.
For my daughter it’s even more obvious because I see how uncomfortable she feels when she comes home. She is happy to see us (she was there this weekend) but as long as the war continues, she feels that her place is at the base near her unit. She is still young, she shows great maturity but emotionally it is difficult to manage. She only sees her life in green, not the green of ecology or Hamas…but the khaki green of the army, she is proud of it and would like it to stay that way.
She became attached to her dogs, to her brothers and sisters in arms; she is aware of the sacrifice that her generation is making so that we can live. She is aware of this 7 days a week, 24 hours a day because she continually has friends at the front in Gaza. When they leave they are cut off from the world for an indefinite period of time and the wait is difficult, it is difficult for the soldiers who stay behind and unbearable for the parents and family.
All our lives were turned upside down on October 7, but especially those of our soldiers, boys and girls. There are things that we cannot understand unless we experienced them first hand, that is what they feel. They share a common destiny, they left their biological family to find another one just as strong but much larger. Tzahal.
Magnifique