En hébreu il y a une expression que je reprendrai ici: “L’adresse était écrite sur le mur” qui signifie que tout était écrit à l’avance, tout était prévisible. On a juste refusé de le voir, refusé d’écouter, refuser de lire les signes qui nous étaient envoyés. Si les massacres du 7 octobre ont bien été commis le 7 octobre, la tragédie du 7 oct a quant à elle commencé bien avant le 7 octobre. Cette tragédie a commencé le jour où on a accepté de rendre Gaza de manière unilatérale, inconditionnelle sans rien demander en retour.
Aux yeux de l’occident c’était un signe de raison, de générosité voir de justice.. Aux yeux du monde arabe c’était un signe fort que les choses étaient en train de changer; pour les palestiniens en particulier et nos ennemis en général c’était le signe d’une très grande faiblesse et d’une extrême naiveté. Ils nous ont testé durant toutes ces années et ils ont bien vu que l’on était prêt à faire de gros sacrifices pour notre tranquillité. Mais qui a fait ses sacrifices? Ce ne sont pas les gens qui vivent à Tel-Aviv et sa banlieue, ce sont les gens du Sud qui souffrent depuis que Gaza a été rendu.
Cela a commencé par les tirs de roquettes sur Sderot qui ont été ignorés. Ensuite les ballons incendiaire envoyés depuis Gaza, qui ont brûlé chaque été des hectares de production agricoles, puis régulièrement des manifestations de milliers de palestiniens qui s’approchaient à chaque fois un peu plus près de la frontière dans le Nomansland et sur qui l’armée refusait de tirer. Israël s’est retenu de répondre fortement dans un seul but éviter l’escalade, ignorer les provocations.
Mais ce n’était pas des provocations, Israël et l’armée étaient testés à chaque fois de plus belle. Ils ont tiré la ficelle à chaque fois un petit peu plus…pour voir jusqu’où ils pouvaient aller. En refusant de répondre de manière très forte dès la première roquette, dès le premier ballon incendiaire, dès la première provocation à la frontière, on a laissé s’installer une situation inacceptable. A faire preuve de retenue, on a fait que repousser le problème et on a aggravé les choses. D’une certaine manière, on a nous même sacrifié une partie de notre population, en refusant de voir la réalité en face.
ENGLISH
In Hebrew there is an expression that I will use here: “The address was written on the wall” which means that everything was written in advance, everything was predictable. We just refused to see it, refused to listen, refused to read the signs sent to us. If the massacres of October 7 were indeed committed on October 7, the tragedy of October 7 began well before October 7. This tragedy began the day we agreed to unilaterally, unconditionally return Gaza without asking for anything in return.
In the eyes of the West it was a sign of reason, of generosity and even justice. In the eyes of the Arab world it was a strong sign that things were changing; for the Palestinians in particular and our enemies in general it was a sign of great weakness and extreme naivety. They tested us all these years and they saw that we were ready to make big sacrifices for our peace of mind. But who made his sacrifices? It is not the people who live in Tel Aviv and its suburbs, it is the people of the South who have suffered since Gaza was surrendered.
It started with rocket attacks on Sderot which were ignored. Then the incendiary balloons sent from Gaza, which burned hectares of agricultural production every summer, then regularly demonstrations of thousands of Palestinians who each time approached a little closer to the border in Nomansland and on whom the army refused to shoot. Israel refrained from responding strongly with the sole aim of avoiding escalation and ignoring provocations.
But these were not provocations, Israel and the army were tested more and more every day. They pulled the string a little more each time…to see how far they could go. By refusing to respond very strongly from the first rocket, from the first incendiary balloon, from the first provocation at the border, we allowed an unacceptable situation to develop. By showing restraint, we only postponed the problem and made things worse. In a way, we ourselves have sacrificed part of our population, by refusing to face reality.