FRANÇAIS “La liberté ne se cueille pas de l’arbre mais se cultive.”

Voila ce qu’affirme aujourd’hui dans la banlieu de Bnei Suhila, à Khan Yunis, le colonel Elad Shushan, commandant de la brigade 646 des parachutistes de réserve: “Je pense que dans 100 ans, cette guerre sera connue sous le nom de guerre de 10 ans, car le Hamas ne cessera pas dans l’année à venir et Israël ne peut pas vivre avec une telle menace à ses côtés. Nous avons devant nous des années de combats d’intensité variable. Nous ne pourrons plus vivre face à des unités ennemies qui s’entraînent devant nous pour attaquer nos villes et nos villages. Nous sommes dans un marathon. La liberté ne se cueille pas de l’arbre mais se cultive.”

Aujourd’hui, le colonel Shoshan est au commande de la seule brigade de réservistes et aussi la dernière, à manœuvrer encore dans la bande de Gaza. Ses combattants qui ont entres 30 et 40 ans ont depuis longtemps le sentiment d’être redevenus de jeunes soldats en service régulier. L’interview avec l’équipe de journalistes israéliens a lieu juste avant leur départ sur le terrain, à l’heure du déjeuner au deuxième étage d’un immeuble cosy de Gaza, dans un salon obscurci par des rideaux de fortune qui recouvrent les fenêtres.

Un escalier de marbre, en colimaçon mène au deuxième étage. Dans la pièce se trouve une table de conférence en forme de T, sur le mur se trouvent des panneaux de liège avec des instructions opérationnelles pour le prochain jour de bataille, à côté de fiches d’instructions mises à jour pour l’explosion technique des bâtiments, et sur le côté de la table centrale se trouvent deux téléphones fixes. Sur le parking de la “Maison” de la Brigade, se trouvent les véhicules de la brigade, principalement des Jeeps, des Hummers. Les soldats n’y sont pas très protégés mais c’est bien plus rapide et mobile qu’un tank.

Le colonel Shoshan a informé ses soldats fin décembre qu’ils rentreraient chez eux le 21 janvier. Ils sont tous arrivés dès le 7oct avant même avoir reçu l’ordre officiel de mobilisation et depuis ils portent l’uniforme. Leur date de sortie n’a cessée d’être repoussée, sa brigade, composée de parachutistes vétérans et du bataillon 890, a été “invitée” à rester à Gaza et à travailler sur le secteur des petites villes entourant Khan Yunis. “Il a fallu trois jours pour expliquer cela aux gars qui s’étaient déjà organisés et avaient informé leurs familles qu’ils rentraient chez eux”, explique-t-il. “C’était complexe, mais ils ont compris et maintenant nous sommes à 85% d’effectifs”.

Il explique encore concernant les effectifs que lorsque la guerre a commencé ils étaient à 120% d’effectifs. Les 20% en plus étaient des soldats réservistes qui n’avaient pas été appelés et que l’armée, pour diverses raisons, ne comptait pas appeler. Il s’agissait de soldats qui avaient dépassé l’âge ou qui ne vivaient plus en Israël. Ils ont fait le voyage malgré tout et se sont présentés de leur propre chef, sans qu’on ne leur demande quoique ce soit.

Peu de temps après le début de l’interview, Shoshan laisse couler quelques larmes lorsqu’il se rappelle des premiers heures du 7 oct. Shoshan est un enfant de la région frontalière avec Gaza, il a grandi dans le Néguev occidental et a passé la majeure partie de sa vie dans la région d’Eshkol. En tant que colonel de brigade, il était à la tête de Kissufim, une base à la frontière de Gaza. Le matin du 7 octobre, il était avec sa famille, chez lui dans un kibboutz près de Kiryat Gat, lorsque les premiers messages sont arrivés sur son téléphone.

Des WhatsApp de ses amis d’enfance et de ses voisins du Kibboutz Nir Oz. “Ils me disaient que leur kibboutz avait été envahi et qu’ils pouvaient entendre des terroristes et des coups de feu près de la maison, alors je leur ai répondu de ne pas s’inquiéter, les tirs c’était des tirs de Tsahal”, “dans le passé, à chaque intrusion terroriste, les forces de Tsahal arrivaient rapidement sur tout le secteur et ouvraient immédiatement le feu sur les terroristes.” “Cela n’avait aucun sens que des terroristes pénètrent sachant que l’armée israélienne arriverait très rapidement”.

“Mais ensuite, ils m’ont écrit qu’il y avait de la fumée qui pénétrait dans leur chambre forte, qu’ils suffoquaient et qu’ils ne savaient plus quoi faire”.” Ce sont mes amis, mes voisins, leurs enfants et les miens vont dans les mêmes écoles, je vis avec un sentiment d’échec depuis ce jour-là, j’ai une dette envers eux.” Il s’avérera qu’il s’agissait bien d’une fusillade terroriste qui aura duré des heures et qui coûtera un lourd tribut à ses amis. Les renforts de l’armée n’arriveront à Nir Oz que vers 14h00.

Shoshan, de chez lui, mobilise rapidement sa brigade de réserviste, avant même d’en recevoir l’ordre officiel. Il demande à ses premiers combattants de se rendre directement de chez eux à la base navale de Nachshonim, près de Petah Tikva. Là, ils enfilent leurs uniformes, prennent leurs équipements de combat de base, leurs armes et reçoivent les premières instructions : “N’attendez pas les bus que nous avons commandés!!! Montez dans les Hummers et les jeeps et partez tout de suite!!”

Shoshan raconte que les 80 premiers soldats enrôlés ont combattu les forces Nuh’ba du Hamas dès leur arrivée sur place, 300 autres soldats les ont ensuite rejoints et ils y sont restés toute la première semaine pour nettoyer la région des terroristes. Il admet avoir eu des inquiétudes, compte tenu de la division qui existait dans le pays durant les mois qui ont précédé la guerre: “mais finalement, tout le monde s’est mobilisé et immédiatement”.

Après cela, les combattants de l’unité 646 ont été sur tous les fronts. Ils ont été envoyés en mission de maintien de l’ordre en Judée et Samarie, avec des raids de brigade à Jénine, Tulkarem et Naplouse. Ils ont ensuite été utilisés comme unité de réserve pour le secteur Liban sous le commandement du Nord et finalement ils ont été appelés pour de très longues semaines de combats au centre de la bande de Gaza, dans le cadre de la mission de corridor.

Shoshan raconte: “Après 18 ans à commander de jeunes soldats en service réguliers, c’est du coup rafraîchissant de commander des gars qui ne sont pas loin de mon âge ou qui ont mon âge. Ils sont plus mûrs, réfléchis et responsables, ce ne sont pas des ordres pour eux. Ils comprennent les enjeux, ils savent très bien que chaque terroriste que nous tuons ici, est un terroriste en moins auquels leurs enfants seront confrontés dans 15 ans.”

“Plus nous nous engageons dans la lutte contre le Hamas à Gaza maintenant, plus il y aura d’années de sécurité garanties aux habitants du sud”. Shoshan en est convaincu. Sa brigade a l’opportunité de vaincre la division la plus importante du Hamas dans la bande de Gaza: “Chaque jour supplémentaire que nous passons ici, nous trouvons en moyenne 10 terroristes et des stocks d’armes importants, nous éliminons tout”.

Mais le défi n’est pas facile pour Shoshan et pas seulement sur le plan opérationnel; en plus de sa casquette de General d’armée, il consacre une part importante de son temps à régler les problèmes individuels de ses soldats, coupés depuis des mois de leur famille, leur relation, leurs études ou l’entreprise qu’ils ont créée. “Quand on nous a dit que le retour à la maison était annulé fin janvier et qu’à la fin nous rentrerions à nouveau, cette fois à Khan Yunis, je n’ai pas immédiatement accepté et j’ai d’abord vérifié avec mes soldats,” décrit-il.

“Ils étaient tous partants, ils avaient conscience que leur mission était extrêmement importante” Leur mission était de tenir l’axe allant, de la frontière avec Israël jusqu’au camp de réfugiés à l’ouest de Khan Yunis, là où les brigades régulières de Givati, des parachutistes et les unités commandos combattent intensivement. Tout pour eux, a été un challenge comme garder son sang froid à tout moment.” Shoshan raconte ce à quoi ils ont parfois été confronté, “passer du champ de bataille à l’aide humanitaire en un centième de secondes”.

Comme, par exemple, à al-Burij, lorsqu’une famille palestinienne a envoyé sa fille de 4 ans se cacher dans un puits et à en sortir vers une position de l’armée. “Cela s’est produit dans une zone stérile où il ne devrait pas y avoir de population civile. Le réserviste qui était de garde à 02h00 du matin a crié en direction de ce qui ressemblait à une personne qui marchait recroquevillée. “La silhouette a continué à s’avancer vers lui, selon les procédures, il aurait pu tirer mais il a attendu d’avoir une meilleure vision, il s’est alors aperçu que c’était une petite-fille affamée et blessée”.

Les soldats ont immédiatement accueilli la petite, les médecins du bataillon l’ont soignée et nourrie et ils l’ont gardé sous leur protection jusqu’à ce qu’ils puissent la remettre au Croissant Rouge. Shoshan décrit d’autres incidents où à plusieurs reprises, des camions d’aide humanitaire qui arrivaient au poste de contrôle qu’ils sécurisaient, étaient pour la plupart vides. ” J’ai demandé aux chauffeurs de Gaza où se trouvaient la nourriture et les médicaments, et ils ont répondu que le Hamas les avait volés”. (La marchandise est ensuite vendue où redistribuée par le Hamas a ceux qui portent allégeance au mouvement.)


À al-Boreij, la brigade a enregistré des succès significatifs, avec la découverte et la destruction d’usines militaires qui constituaient un élément clé de l’industrie militaire du Hamas, dont 40 installations avancées de production de roquettes. Pour Shoshan : « Nous savios qu’un véritable démembrement de la bande de Gaza ne pouvait être réalisé que par une opération souterraine, parce que les terroristes voulaient être sous nos pieds. Nous avons donc travaillé à détruire également les tunnels, ainsi que des centaines de sites cachés. Beaucoup de sites de lancements.”

Le journaliste termine sa visite auprès de la brigade 646 au sommet de la colline centrale de Bnei Suhila, d’où l’on peut admirer une belle vue vers l’ouest, vers les plages du sud de la bande de Gaza. Depuis la fenêtre, du sixième étage de l’immeuble qui se trouve au sommet de cette colline, s’étend à leurs pieds la ville de Khan Yunis, métropole urbaine dense et étendue. Sa taille est la superficie de Tel-Aviv. Dans la partie nord de la ville se trouvaient des rangées et des rangées d’immeubles résidentiels hauts et dorés, connus sous le nom de « quartier qatari ». Il ne reste que des ruines.

À l’horizon proche, on peut apercevoir les vestiges de la colonie de Rafah-Yam, et à côté d’eux se cache la plus grande cible vers laquelle Tsahal n’a pas encore manœuvré : la ville palestinienne de Rafah, divisée entre le territoire de Gaza et le territoire égyptien. Tsahal a avancé de toutes ses forces dans la bande de Gaza, – sous terre, sur terre et depuis les airs, détruisant et rasant des milliers de maisons et en attaquant des milliers d’infrastructure miliaire. (La 646e Brigade, à elle seule, a rasé 31 bâtiments dans un quartier qui surplombait l’Ouest du Néguev et qui menaçait des localités israéliennes).

Mais Rafah reste l’enjeu des jours à venir, la plus grande ville de la bande de Gaza, celle qui se trouve sur la frontière avec l’Egypte. Shoshan prévient: ” Il n’y a pas de bombes aplatissantes ici. Nos tireurs d’élite, nos soldats, nos réservistes, devront faire le travail maison après maison, tunnel après tunnel.” “Si nous mettons fin aux combats rapidement, nous rencontrerons à nouveau le Hamas dans un an ou deux alors quoi qu’en dise le monde, si l’on veut que les prochaines générations jouissent de la paix, il faut continuer jusqu’au bout, même si cela prend du temps”. Les militaires ont très souvent beaucoup de bon sens, surtout en Israël…

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ENGLISH

“Freedom is not plucked from the tree but cultivated.”

This is what Colonel Elad Shushan, commander of Brigade 646 of the reserve paratroopers, said today in the suburb of Bnei Suhila, in Khan Yunis: “I think that in 100 years, this war will be known as the 10-year war, because Hamas will not stop in the coming year and Israel cannot live with such a threat at its side. We have before us years of fighting of varying intensity. We will no longer be able to live in the face of to enemy units who train in front of us to attack our towns and villages. We are in a marathon. Freedom is not plucked from the tree but cultivated.”

Today, Colonel Shoshan is in command of the only reservist brigade, and also the last, still operating in the Gaza Strip. His fighters, who are between 30 and 40 years old, have long had the feeling of having become young soldiers in regular service again. The interview with the team of Israeli journalists takes place just before they leave for the field, at lunchtime on the second floor of a cozy building in Gaza, in a living room obscured by makeshift curtains covering the windows. .

A marble spiral staircase leads to the second floor. In the room is a T-shaped conference table, on the wall are cork boards with operational instructions for the next day of battle, next to updated instruction sheets for the technical explosion of the buildings, and to the side of the central table are two landline telephones. In the parking lot of the Brigade “House”, there are brigade vehicles, mainly Jeeps and Hummers. The soldiers are not very protected there but it is much faster and more mobile than a tank.

Colonel Shoshan informed his soldiers in late December that they would return home on January 21. They all arrived on October 7 even before receiving the official mobilization order and since then they have worn the uniform. Their release date continued to be pushed back, his brigade, made up of veteran paratroopers and Battalion 890, was “invited” to stay in Gaza and work in the area of small towns surrounding Khan Yunis. “It took three days to explain this to the guys who had already organized themselves and informed their families that they were going home,” he explains. “It was complex, but they understood and now we are at 85% staff strength.”

He further explains regarding these numbers that when the war started, they were at 120% strength. The additional 20% were reservist soldiers who had not been called up and whom the army, for various reasons, did not intend to call up. These were soldiers who were either overage or no longer living in Israel. They made the trip anyway and showed up of their own accord, without being asked.

Shortly after the interview begins, Shoshan lets out a few tears as he recalls the early hours of Oct. 7. Shoshan is a child of the Gaza border region, growing up in the Western Negev and spending most of his life in the Eshkol region. As a brigade colonel, he was in charge of Kissufim, a base on the Gaza border. On the morning of October 7, he was with his family at his home on a kibbutz near Kiryat Gat when the first messages arrived on his phone.

WhatsApp messages from his childhood friends and his neighbors from Kibbutz Nir Oz. “They told me that their kibbutz had been invaded and that they could hear terrorists and gunshots near the house, so I told them not to worry, the shots were IDF shots.” , “in the past, with each terrorist intrusion, IDF forces would quickly arrive on the entire area and immediately open fire on the terrorists.” “It made no sense for terrorists to enter knowing that the Israeli army would arrive very quickly.”

“But then they wrote to me that there was smoke coming into their shelter, that they were suffocating and that they didn’t know what to do.” These are my friends, my neighbors, their children and mine go to the same schools, I have lived with a feeling of failure since that day, I owe a debt to them.” It will turn out that it was indeed a terrorist shooting which lasted hours and which cost his friends a heavy price. Army reinforcements will not arrive in Nir Oz until around 2:00 p.m.

Shoshan, from home, quickly mobilized his reservist brigade, even before receiving the official order. He asked his first fighters to go directly from their homes to the Nachshonim naval base, near Petah Tikva. There they put on their uniforms, take their basic combat equipment, weapons and receive the first instructions: “Don’t wait for the buses we ordered!!! Get in the Hummers and jeeps and leave right away! !”

Shoshan says the first 80 enlisted soldiers fought Hamas’s Nuh’ba forces as soon as they arrived, then 300 other soldiers joined them and stayed there for the entire first week to clear the area of terrorists. He admits to having had concerns, given the division that existed in the country in the months leading up to the war: “but ultimately, everyone mobilized and immediately.”

After that, the fighters of unit 646 were on all fronts. They were sent on a law enforcement mission in Judea and Samaria, with brigade raids in Jenin, Tulkarem and Nablus. They were then used as a reserve unit for the Lebanon sector under the Northern Command and eventually they were called up for very long weeks of fighting in the center of the Gaza Strip, as part of the corridor mission.

Shoshan says: “After 18 years of commanding young soldiers in regular service, it’s refreshing to command guys who are not far from my age or who are my age. They are more mature, thoughtful and responsible, which are not orders for them. They understand the issues, they know very well that every terrorist we kill here is one less terrorist their children will face in 15 years.”

“The more we engage in the fight against Hamas in Gaza now, the more years of security guaranteed to the people of the south.” Shoshan is convinced of this. His brigade has the opportunity to defeat the largest division of Hamas in the Gaza Strip: “Every additional day that we spend here, we find on average 10 terrorists and large stockpiles of weapons, we eliminate everything.”

But the challenge is not easy for Shoshan and not just operationally; in addition to his hat as Army Colonel, he devotes a significant part of his time to resolving the individual problems of his soldiers, cut off for months from their family, their relationships, their studies or the business they created . “When we were told that the return home was canceled at the end of January and that in the end we would return again, this time to Khan Yunis, I did not immediately accept and first checked with my soldiers,” he describes.

“They were in all ready, they were aware that their mission was extremely important” Their mission was to hold the axis going from the border with Israel to the refugee camp west of Khan Yunis, where the regular brigades from Givati, paratroopers and commando units fight intensively. Everything for them was a challenge like keeping your cool at all times.” Shoshan recounts what they sometimes faced, “going from the battlefield to humanitarian aid in a hundredth of a second.”

Like, for example, in al-Burij, when a Palestinian family sent their 4-year-old daughter to hide in a well and come out to an army position. “This happened in a barren area where there should be no civilian population. The reservist who was on duty at 2:00 a.m. shouted in the direction of what looked like a person walking huddled up. “The figure continued to advance towards him, according to the procedures, he could have shot but he waited until he had a better vision, he then realized that it was a hungry and injured little girl.

The soldiers immediately took the child in, the battalion doctors treated and fed her and kept her under their protection until they could hand her over to the Red Crescent. Shoshan describes other incidents where on several occasions, humanitarian aid trucks arriving at the checkpoint they were securing were mostly empty. “I asked the Gaza drivers where the food and medicine were, and they said Hamas had stolen them.” (The merchandise is then sold or redistributed by Hamas to those who bear allegiance to the movement.)

In al-Boreij, the brigade recorded significant successes, with the discovery and destruction of military factories that formed a key part of Hamas’ military industry, including 40 advanced rocket production facilities. For Shoshan: “We knew that a real dismemberment of the Gaza Strip could only be achieved through an underground operation, because the terrorists wanted to be under our feet. So we worked to destroy the tunnels as well, as well as hundreds of hidden sites. Lots of launch sites.”

The journalist ends his visit to Brigade 646 at the top of the central hill of Bnei Suhila, from where one can admire a beautiful view to the west, towards the beaches of the southern Gaza Strip. From the window, on the sixth floor of the building at the top of this hill, the city of Khan Yunis stretches out at their feet, a dense and extensive urban metropolis. Its size is the area of Tel Aviv. In the northern part of the city were rows and rows of tall, gilded residential buildings, known as the “Qatari Quarter”. Only ruins remain.

On the near horizon, the remains of the Rafah-Yam settlement can be seen, and next to them lies the largest target the IDF has yet to maneuver toward: the Palestinian city of Rafah, divided between the Gaza territory and Egyptian territory. The IDF advanced with all its might into the Gaza Strip – underground, on land and from the air, destroying and razing thousands of homes and attacking thousands of military infrastructure. (The 646th Brigade alone destroyed 31 buildings in a neighborhood that overlooked the western Negev and threatened Israeli communities).

Rafah, the largest city in the Gaza Strip, the one located on the border with Egypt, remains the challenge for the days to come. Shoshan warns: “There are no crushing bombs here. Our snipers, our soldiers, our reservists, will have to do the job house by house, tunnel by tunnel.” “If we end the fighting quickly, we will meet Hamas again in a year or two so whatever the world says, if we want the next generations to enjoy peace, we must continue until the end , even if it takes time”. The military very often has a lot of common sense, especially in Israel…