Alors il aura fallu 8H de discussions houleuses hier nuit pour que les Ministres finissent enfin par voter. Le Gouvernement tenait à convaincre tout le monde de l’intérêt d’un tel accord, ils l’ont tous été à l’exception de deux.

Israël étant une grande démocratie la décision est sujette à appel. Les citoyens ont 24h pour saisir la Cour Suprême de Justice s’ils considèrent que cette décision porterait atteinte à leurs droits fondamentaux.

Si des requêtes sont effectivement portées devant la Haute Cour, le conseiller juridique du gouvernement devra défendre l’accord, en invoquant comme principaux arguments : la légalité de la prise de décision, l’aval des forces de sécurité et la propre incompétence de la Cour à juger de décisions politiques. On estime que l’audience se terminera en quelques heures afin de ne pas retarder le processus de mise en application de l’accord.

Etant donné que celui-ci est pour ainsi dire validé, en voici les détails. Je me base sur les documents rendus public par le gouvernement et qui ont été transmis à la presse israélienne.

En échange de la libération des 50 premiers otages (30 enfants 12 femmes et 8 mamans), Israël libérera 150 prisonniers, des mineurs et des femmes qui n’ont pas été reconnus coupables de meurtre.

Pour chaque otage supplémentaire libéré, au-delà des 50 convenus, le Hamas recevra trois prisonniers supplémentaires et pour chaque tranche de 10 otages libérés, il bénéficiera d’un jour de cessez le feu supplémentaire.

En contre partie, durant chaque jour de trêve; quatre camions de carburant, quatre camions de gaz et 200 camions de matériel humanitaire entreront à Gaza; Israël arrêtera la collecte de renseignements pendant six heures – entre 10h00 et 16h00 et l’armée s’engage à ne pas mener de raids aériens sur Gaza pendant 6 heures également.

Concernant les otages israéliens et les prisonniers palestiniens :

Selon Israël, 195 Israéliens sont détenus par le Hamas et le Jihad islamique, dont 40 enfants et 58 femmes israéliennes, de sorte qu’au total, la liste des personnes enlevées qui pourraient être incluses dans les différentes étapes de cet accord s’éleveraient à 98 personnes.

Sur ces 98 otages (femmes et enfants) dont Israël a donné la liste, seulement 75 auraient été localisé par le Hamas ( une dizaine d’enfants sont détenus par le Jihad islamique et des partis indépendants). Le Hamas doit publier le nom de ceux qu’il a localisé et transmettre cette liste à Israël.
Israël exige de recevoir chaque soir la liste des personnes qui seront libérées le lendemain, le scénario envisagé étant que pendant les premiers jours du cessez-le-feu, environ 12 otages seront libérées quotidiennement.

Dans le cadre du processus de libération, les otages seront d’abord transférés à la Croix-Rouge, puis seront reçus par les forces de Tsahal, qui s’y préparent d’un point de vue logistique et médical. Les hôpitaux se préparent à accueillir les otages dans des complexes séparés. Le centre médical Schneider devrait accueillir les enfants, tandis que les hôpitaux Sheba Tal Hashomer, Wolfson, Ichilov, Shamir (Assaf Harofeh) et Soroka accueilleront les adultes. Les hôpitaux ont reçu pour instruction de « prendre soin de documenter toute découverte physique pouvant témoigner de crimes de guerre ».

Concernant les enfants otages, une équipe de professionnel de la petite enfance travaille sur leur retour depuis plus d’une semaine. Des instructions et une formation très précise ont été donnés aux soldats qui vont récupérer les enfants et qui seront avec eux durant quelques heures jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’hôpital. La circulaire qui a été donnée à l’armée est la suivante:

Les soldats doivent en premier lieu se présenter et leur dire: ” Bonjour je m’appelle… je suis un soldat de Tzahal et je vais te ramener à la maison. Tu es dans un endroit sûre, je suis là pour te protéger, tu es en sécurité.” Ensuite le soldat doit poser à l’enfant quelques questions sur son bien-être: “Est ce que tu as froid ? ou chaud? est-ce que tu as faim ou soif?”.

Si un enfant a du mal à marcher, ne pas le prendre dans les bras sans lui demander auparavant son autorisation. Ne pas l’embrasser ou l’enlacer sans son autorisation.

Si vous devez pour X raisons les prendre dans les bras, prévenez les avant de le faire et dîtes leur pourquoi vous devez le faire.. “que c’est pour leur sécurité”.

Appellez les par leurs prénoms le plus possible afin de leur redonner un sentiment d’appartenance.

Si l’enfant pose des questions comme: “Ou sont mes parents? “. Le soldat ne doit pas répondre à cette question même si il connait la réponse, le soldat devra répondre: ” Mon cheri, je suis désolé je ne peux pas te répondre dès que tu seras rentrer en Israel on te donnera des nouvelles”.

Il est également conseillé de leur amener pour ceux qui en ont encore un, leur animal domestique.

Pour finir, ils demandent également à ce qu’il puisse y avoir un soldat pour chaque enfant ou famille. Et qu’une fois arrivé en Israël qu’un seul proche à la fois vienne les accueillir.

Concernant les otages dont les noms ne figurent pas dans les listes de personnes à libérer et qui vont encore rester entres les mains du Hamas, lors de la réunion du cabinet d’hier soir, le Premier Ministre Netanyahu a déclaré et insisté que, dans le cadre de l’accord avec Israël, le Hamas s’engage à autoriser la Croix-Rouge à leur rendre visite et à leur transférer des médicaments.

Quant aux prisonniers palestiniens, le Ministère de la Justice a publié ce matin une liste contenant les noms de 300 prisonniers dont la libération est possible. Parmi les noms figurent des terroristes reconnus coupables de crimes de jet de pierres, de cocktails Molotov, de soutien au terrorisme et d’attaques au couteau. Chaque prisonnier libéré par Israël retournera chez lui, à Gaza ou en Cisjordanie.

La libération des prisonniers palestiniens ne commencerait chaque jour qu’après l’arrivée des otages sains et saufs en Israël.

Pour ceux qui restent encore sceptiques quant à l’accord, il faut preciser que le Chef du Shin Bet (renseignements intérieurs), le chef du Mossad (services secrets) et le Chef d’Etat Major de Tzahal y sont tous les trois favorables.

Le porte-parole de Tsahal a déclaré que l’armée israélienne, pour sa part, s’est préparée pour les jours de trêve et à la possibilité que le Hamas ou d’autres terroristes la violent – notamment en s’inspirant de ce qui c’était passé durant l’opération Tzuk Eitan.
Le Ministre de la Communication, Shlomo Karhi du Likoud a demandé lors des discussion , de quelle manière l’armée maintiendra ses forces et comment elle compte agir par la suite? Le Ministre de la Défense agacé s’est tourné vers lui et lui et a dit : « Ne prêchez pas la morale à l’armée. Nous connaissons très bien la région. » Shlomo Kahri lui répondit sarcastiquement : “Nous avons vu à quel point vous connaissiez bien la région le 7 octobre”.

Concernant la liste des 300 prisonniers qui a été publiée par le Ministère de la Justice, elle aussi est sujette à appel devant la Cour Suprême; les prisonniers sont des femmes et des mineurs qui ont pour la plupart poignardé des israéliens avec une intention de les tuer mais dont les victimes ont survécu. En les libérant Israël leur donne une seconde chance de réussir leur coup la prochaine fois , car aucun de ces prisonniers n’a exprimé de regrets.

Pour finir sur ce terrible sujet je vous retranscris l’intervention d’un des Ministres du parti sioniste religieux qui était initialement contre cet accord et qui a changé d’a vis au fil des discussions.

“Il n’était pas facile de changer d’opinion de cette façon. Mais nous vivons l’un des dilemmes les plus difficiles depuis la création de l’État d’Israël et nous sommes convaincus qu’il s’agit de la bonne décision, la chose la plus juste à faire. Nous avons donc voté pour”.
Un autre Ministre du Likoud a ajouté : “Le gouvernement a l’obligation morale de restituer les enfants enlevés. Ils n’ont pas été kidnappés à l’étranger, ils ont été kidnappés ici, en Israël, depuis leur lit. On a failli dans notre devoir de les protéger, nous devons les ramener”.

Israël affirme que si l’organisation terroriste viole l’accord, Israël attaquera à nouveau et le Hamas paiera un lourd tribut . La guerre n’est pas finie, elle ne fait que commencer.

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So it took 8 hours of heated discussions last night for the Ministers to finally vote. The Government wanted to convince everyone of the interest of such an agreement, they all did except two.

Israel being a real democracy the decision is subject to appeal. Citizens have 24 hours to appeal to the Supreme Court of Justice if they consider that this decision would violate their fundamental rights.

If petitions are indeed brought before the High Court, the government’s legal adviser will have to defend the agreement, the main arguments being : the legality of the decision-making, its approval by the security forces, and the own incompetence of the Court to judge political decisions. It is estimated that the hearing will end within a few hours so as not to delay the process of implementing the agreement.

Here are the details of the agreement. I rely on documents made public by the government and which were transmitted to the Israeli press.

In exchange for the release of the first 50 hostages (30 children, 12 women and 8 mothers), Israel will release 150 prisoners, minors and women who have not been convicted of murder.

For each additional hostage released, beyond the 50 agreed, Hamas will receive three additional prisoners and for each 10 hostages released, it will benefit from one additional day of ceasefire.

In return, during each day of truce; four trucks of fuel, four trucks of gas and 200 trucks of humanitarian materials will enter Gaza; Israel will stop intelligence gathering for six hours – between 10:00 a.m. and 4:00 p.m. and the army pledges not to carry out air raids on Gaza for 6 hours as well.

Regarding israelis hostages and palestinians prisoners:

According to Israel, 195 Israelis are detained by Hamas and Islamic Jihad, including 40 children and 58 Israeli women, so in total the list of abductees who could be included in the various stages of this agreement would amount to 98 people.

Of these 98 hostages (women and children) listed by Israel, only 75 were located by Hamas (around ten children are detained by Islamic Jihad and independent parties). Hamas must publish the names of those it has located and transmit this list to Israel.
Israel demands to receive every evening the list of people who will be released the next day, the envisaged scenario being that during the first days of the ceasefire, around 12 hostages will be released daily.

As part of the release process, the hostages will first be transferred to the Red Cross, and then will be received by IDF forces, who are preparing for their arrival from a logistical and medical point of view. Hospitals are preparing to accommodate the hostages in separate complexes. Schneider Medical Center is expected to accommodate children, while Sheba Tal Hashomer, Wolfson, Ichilov, Shamir (Assaf Harofeh) and Soroka hospitals will accommodate adults. Hospitals were instructed to “take care to document any physical findings that may be evidence of war crimes.”

Regarding the hostage children, a team of early childhood professionals has been working on their return for more than a week. Very precise instructions and training have been given to the soldiers who will collect the children and who will be with them for a few hours until they arrive at the hospital. The circular that was given to the army is as follows:

The soldiers must first introduce themselves and say: “Hello my name is… I am a soldier of Tzahal and I am going to take you home. You are in a safe place, I am here to protect you, You’re safe.” Then the soldier must ask the child some questions about his well-being: “Are you cold? or hot? are you hungry or thirsty?”

If a child has difficulty walking, do not pick them up without first asking their permission. Do not kiss or hug a child without his permission.

If you have to hold them for any reasons, warn them before you do it and tell them why you have to do it… “it’s for your their safety”.

Call them by their first names as much as possible to give them a feeling of belonging again.

If the child asks questions like: “Where are my parents?” The soldier should not answer this question even if he knows the answer, the soldier should answer: “Sweety , I’m sorry I can’t answer ,we will let you know as soon as we will be in Israel.”

It is also advisable to bring them their pet for those who still have one, .

Finally, they also ask that there be a soldier for each child or family. And that once they arrive in Israel, only one relative at a time comes to welcome them.

Regarding the hostages whose names are not included in the lists of people to be released and who will still remain in the hands of Hamas; during last night’s cabinet meeting, Prime Minister Netanyahu declared and insisted that, as part of the agreement with Israel, Hamas undertakes to authorize the Red Cross to visit them and transfer them medicine.

As for Palestinian prisoners, the Ministry of Justice published this morning a list containing the names of 300 prisoners whose release is possible. Among the names are terrorists convicted of crimes of stone throwing, Molotov cocktails, supporting terrorism and stabbing attacks. Every prisoner released by Israel will return home to Gaza or the West Bank.

The release of Palestinian prisoners would not begin each day until the hostages arrived safely in Israel.

For those among us, who still remain skeptical about this agreement, it should be noted that the Head of Shin Bet (domestic intelligence), the head of Mossad (secret services) and the Tzahal Chief of Staff are all in favor of it.

The IDF spokesperson said that the Israeli army, for its part, is prepared for the days of truce and the possibility that Hamas or other terrorists might violate it – in particular by taking inspiration from what happened during Operation Tzuk Eitan.
Communication Minister Shlomo Karhi of Likud asked during the discussions how the army will maintain its forces and what it intends to do next? the Minister of Defense turned to him and said: “Don’t preach morality to the army.” We know the region very well. » Shlomo Kahri replied sarcastically: “We saw how well you knew the region on October 7.”

Concerning the list of 300 prisoners which was published by the Ministry of Justice, this too is subject to appeal before the Supreme Court; the prisoners are women and minors who for most of them stabbed Israelis with the intention of killing them but whose victims survived. By freeing them Israel gives them a second chance to succeed next time, because none of these prisoners have expressed regret.

To finish on this terrible subject, I am transcribing the intervention of one of the Ministers of the religious Zionist party who was initially against this agreement and who changed his mind during the discussions.

“It was not easy to change opinions in this way. But we are experiencing one of the most difficult dilemmas since the establishment of the State of Israel and we are convinced that this is the right decision, the right thing to do. That is why we voted for it”.
Another Likud minister added: “The government has a moral obligation to return the kidnapped children. They were not kidnapped abroad, they were kidnapped here in Israel from their beds. We almost in our duty to protect them, we must bring them back.”

Israel says that if the terrorist organization violates the agreement, Israel will attack again and Hamas will pay a heavy price. The war is not over, it has just begun.



Le Hamas paiera un lourd tribut pour toute violation du cessez-le-feu.