La vie a repris son cours normal pour tout le monde sauf pour ceux qui ont des proches otages à Gaza, pour ceux qui ont perdu un être cher, ceux qui ont été déplacés de chez eux parce que leur maison a été brûlée, ceux qui ont été déplacés de chez eux pour des raisons de sécurité, ceux dont le mari a été appelé et ceux dont les enfants sont à l’armée, des enfants à l’armée me direz vous?? et bien oui, car tout ceux qui sont parents savent bien que nos enfants restent nos enfants même si ils ont plus de 18 ans. Cela fait beaucoup de monde quand même dont la vie a été bouleversée…
Aujourd’hui je suis partie avec ma mère aider ma belle-soeur qui s’occupe seule depuis le début de la guerre de ses deux merveilleuses petite fille. Mon frère ayant été appelé sur le front Sud dès le 7 octobre, mes deux petites nièces sont comme beaucoup d’autres enfants en Israel privées de leur père. Ma belle-soeur doit tout gérer, tout supporter toute seule, les pleures, les réveils au milieu de la nuit, les couches à changer, les ordures à sortir, le frigo à remplir, les factures, les problèmes de voiture et à tout cela s’ajoute des sentiments mêlés d’incertitude, de peine, de peur et de colère.
Elle est restée chez ses parents les premiers temps, lorsque le pays en état de choc était à l’arrêt mais comme je disais plus haut, la vie tout doucement a repris son cours, l’économie doit tourner et elle aussi a du retourner au bureau . Tous les parents se rappellent du travail qu’avoir des enfants en bas âge peut representer, les preparer le matin, sortir à l’heure pour ne pas arriver en retard au boulot, les monter en voiture et les convaincre à s’asseoir dans leur siège auto, l’arrivée à la crèche, les faire descendre, l’une dans un endroit, la seconde dans un autre, les embouteillages à l’aller et au retour; une journée de travail au bureau qui se finit et une soirée de travail à la maison qui commence, récupérer les petites, preparer à dîner, faire les douches, une histoire et au lit! et tout cela sans papa pour aider, sans papa pour dire bonne nuit. Elles sont des milliers comme ma belle-soeur à aller se coucher tous les soirs la boule au ventre et à se réveiller le matin fatiguée et angoissée.
Un mari réserviste, ce n’est pas un professionnel de l’armée, c’est quelqu’un qui avait une vie avant la guerre, un travail, une famille, des responsabilités, des obligations, des credits à rembourser et qui du jour au lendemain doit tout laisser pour partir au combat. Cela peut sembler incroyable à l’époque où l’on vit mais c’est la réalité de ce que nous vivons. Ils sont 350,000 à avoir été appelé comme réserviste et aucun d’eux n’a douté, aucun d’eux n’a hésité, car ils ont tous eu conscience de la gravité de la situation et ils sont tous convaincus que la cause est juste. C’est une guerre de survie, c’est eux ou nous. C’est aussi simple que ça.
La trêve finit ce soir à moins que cette nuit un nouvel accord soit trouvé pour libérer d’autres otages contre une trêve supplémentaire et des prisonniers. L’armée se prépare à tous les scénarios possibles, la reprise des combats ou une attente supplémentaire. Je finis ces lignes et les otages d’aujourd’hui n’ont toujours pas été libérés…
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Life has returned to normal for everyone except those who have loved ones hostage in Gaza, those who lost a loved one, those who were displaced from their homes because their house was burned, those who were displaced from their homes for security reasons, those whose husbands were called up and those whose children are in the army, children in the army you tell me?? well yes because everyone who is a parent knows that our children remain our children even if they are over 18 years old. That’s a lot of people whose lives have been turned upside down…
Today I went with my mother to help my sister-in-law who has taken care of her two wonderful little daughters alone since the start of the war. My brother having been called to the Southern Front on October 7, my two little nieces are like many other children in Israel deprived of their father. My sister-in-law has to manage everything, put up with everything alone, the crying, the waking up in the middle of the night, the diapers to change, the garbage to take out, the fridge to fill, the bills, the car problems and added to that this are mixed feelings of uncertainty, pain fear and anger.
She stayed with her parents at first, when the country was in a state of shock and was at a standstill, but as I mentioned above, life slowly returned to normal, the economy must be turning and she too had to return to the office . All parents remember the work that having young children can represent, getting them ready in the morning, leaving on time so as not to be late for work, getting them in the car and convincing them to sit in their car seat, arriving at daycare, getting them off, one in one place, the second in another, traffic jams, a working day at the office ending and an evening working at home beginning, prepare dinner, take showers, a story telling and off to bed! and all this without dad to help, without dad to say good night. There are thousands like my sister-in-law who go to bed every night stressed and anxious and wake up in the morning tired and in the same state of stress.
A reservist husband is not an army professional, he is someone who had a life before the war, a job, a family, responsibilities, obligations, for some credits to repay and who from one day to the next must leave everything to go into battle. This may seem unbelievable in the times we live in, but it is the reality of what we are experiencing. There are 350,000 of them who were called up as reservists and none of them doubted, none of them hesitated because they were all aware of the seriousness of the situation and they all believe that the cause is just. It’s a war of survival, it’s them or us. It’s that simple.
The truce ends tonight unless a new agreement is reached in the night to release other hostages in exchange for additional days of ceasefire and prisoners. The army is preparing for all possible scenarios, the resumption of fighting or additional waiting. I am finishing this line and today’s hostages have still not been released…