On est vendredi et mes pensées vont tout droit aux otages. Beaucoup de ceux qui sont revenus, ont parlé de leur attachement à célébrer l’entrée du Shabbath, comme une petite victoire contre la barbarie, même si cette célébration n’était qu’en pensées. Dans les faits, certains ont pu garder un peu de jus de fruit qu’ils ont eu dans le semaine et l’ont gardé précieusement pour pouvoir en prendre une toute petite gorgée le vendredi soir et certains avaient des bougies qu’ils ont pu allumer.

L’allumage des bougies est le plus fort des symboles du judaïsme, la lumière contre l’obscurantisme. Cette petite flamme frêle, représente aussi la résilience du peuple juif au travers des temps. Je ne suis pas pratiquante mais j’allumerai des bougies ce soir, pour ceux qui ont perdu la liberté de le faire et je prierai pour leur retour.

Plus tôt dans la journée, je pensais aux médicaments, sur les 60 tonnes de médicaments qui sont entrés dans Gaza seulement un carton était destiné aux otages et on ne sait toujours pas si ils l’ont reçu. Je me suis imaginée un scénario de film où des puces invisibles à l’oeil nu avaient été placées dans les boîtes pour localiser les otages et grâce à cela, l’armée avait réussi à organiser une grande opération d’envergure pour les libérer tous.

Je sais ce n’est qu’un rêve, mais cela fait du bien de rêver un peu, après le cauchemar que l’on vit depuis le 7 oct. Et pour certains d’entres nous; les familles des otages, les familles dont les enfants se battent à Gaza et surtout les familles qui ont perdu un proche (on compte 209 veuves et plus de 400 orphelins depuis le début de la guerre), le cauchemar est toujours là et bien réel.

Et ce soir je partagerai aussi une autre petite victoire. Ma fille, comme tous les enfants du village où nous vivons, est scolarisée, au college Hof Hasharon qui se trouve dans le Kibboutz Shfayim. Ce même Kibboutz qui accueille depuis le massacre du 7 Octobre les familles de Kfar Aza. Kfar Aza qui a subi des pertes énormes, 79 des ses membres ont été massacrés dont des enfants.. et 18 personnes de leur communauté ont été kidnappés.

Régulièrement, je demande à ma fille si les enfants de Kfar Aza ont intégré l’école et sa réponse est négative. Cette semaine, c’est finalement arrivé, on a reçu une note de l’école comme quoi les enfants de Kafar Aza sont enfin prêts à retourner à l’école et qu’ils intègreront progressivement les différentes classes de Hof Hasharon. C’est une petite victoire; plus de 3 mois après ces atrocités, ces enfants traumatisés vont retrouver un semblant de normalité avec l’école. On leur souhaite bonne chance, du plus profond de notre coeur.

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Today is Friday and my thoughts go straight to the hostages. Many of those who returned spoke of their attachment to celebrating the beginning of Shabbat as a small victory against barbarism, even if this celebration was only in thoughts. In fact, some were able to keep a little fruit juice that they had during the week and kept it carefully so that they could take a very small sip on Friday evening and some had candles that they were able to light. .

Lighting the candles is one of the strongest symbol in Judaism, the light against the obscurantism. This small, frail flame also represents the resilience of the Jewish people through time. I am not religious but I will light candles tonight for those who have lost the freedom to do so and I will pray for their return.

Earlier today I was thinking about medicines, of the 60 tons of medicines that entered Gaza only one box was intended for the hostages and we still don’t know if they received it. I imagined a movie scenario where chips invisible to the naked eye had been placed in the boxes to locate the hostages and thanks to this, the army had managed to organize a large-scale operation to free them all.

I know it’s just a dream, but I guess it’s ok to dream a little, after the nightmare we’ve been living since October 7. And for some of us; the families of the hostages, the families whose children are fighting in Gaza and especially the families who have lost a loved one (there have been 209 widows and more than 400 orphans since the start of the war), the nightmare is still there and very real.

And tonight I will also share another small victory. My daughter, like all the children in the village where we live, goes to school at the Hof Hasharon college which is located in Kibbutz Shfayim. This same Kibbutz which has welcomed the families of Kfar Aza since the October 7 massacre. Kfar Aza suffered enormous losses: 79 of its members were massacred, including children.. and 18 people from their community were kidnapped.

I regularly ask my daughter if the children of Kfar Aza have joined her school and her answer is negative. This week, it finally happened, we received a note from the principal that the children of Kafar Aza are finally ready to return to school and that they will gradually integrate the different classes of Hof Hasharon. It’s a small victory. More than 3 months after the atrocity, these traumatized children will find a semblance of normality by getting back to school. We wish them good luck, from the bottom of our hearts.