Mon frère n’aura passé qu’une nuit à l’hôpital. Il sortira de l’hôpital en fin de matinée juste à temps pour se rendre à l’enterrement de son commandant. Tous ses soldats seront présents même ceux qui ont été blessés grièvement. Ils arrivent en ambulance, ils sont sur brancard ou chaise roulante, mais ils arrivent quand même. C’est très important, ils ont besoin de ces moments de communion pour faire leur deuil et alléger leur peine.

Depuis le début de ce conflit je me suis portée volontaire pour différentes tâches à l’exception d’une, la plus difficile; la visite des blessés à l’hôpital. Et pourtant c’est tellement important, mais je n’y arrive pas, les voir me touche trop. J’ai mal pour eux et ce n’est pas ce dont ils ont besoin. Ils n’ont pas besoin de notre pitié, ni de notre compassion mais de notre force.

Jusque là j’ai évité de me rendre dans les hôpitaux justement pour cette raison, malheureusement mon frère étant hospitalisé j’ai dû y aller. Toute une aile des urgences n’est réservée que pour les soldats et leurs proches, ils ne sont pas mêlés avec le reste des malades.

Des soldates sont sur place pour nous diriger et nous accompagner et ce dès notre arrivée. J’ai été surprise par l’accueil chaleureux et généreux réservé aux soldats et à leur famille, je savais que le personnel faisait un travail incroyable mais à ce point je ne m’y attendais pas. Ce n’est pas du tout un endroit triste, au contraire on est tous soudé, soulagé et heureux, de les savoir en vie.

Tout est fait pour leur confort et le notre. Il y a des petits salons pour que l’on puisse s’assoir et des encas à volonté, des boissons, des fruits, des repas préparés, du riz, de la salade, du poulet pané etc..etc.. tout est fait pour nous faciliter la vie durant ces moments compliqués.

Les soldats hospitalisés reçoivent un beau sac avec tout le nécessaire de toilettes, ainsi que des habits, car ils arrivent d’un champ de bataille directement à l’hôpital et leurs uniformes ont été découpés par le service soignant pour pouvoir les ausculter plus facilement et rapidement, y compris leurs chaussures.

Les chiffres des blessés font froids dans le dos, les unités de secours de Tsahal font un si bon travail qu’elles ont réussi à augmenter de 20% le taux des soldats dont la vie a pu être sauvée. La source de cet exploit: des transfusions sanguines qu’ils commencent à effectuer sur le terrain avant même leurs départs vers l’hôpital.

Les hémorragies étant la cause principale de décès, sans les transfusions sanguines immédiates, ils seraient morts avant d’arriver aux urgences.
Le revers de la médaille, c’est beaucoup plus de blessés graves et d’amputations. Les soldats sauvés ont une force mentale incroyable, ils sont tous unanimes: “perde une jambe n’est rien face à perdre la vie”.

On voudrait leur remonter le moral et c’est eux qui nous donnent une leçon de vie…

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My brother only spent one night in the hospital. He will leave the hospital at the end of the morning just in time to go to the funeral of his commander, where all the soldiers will be present, even those who were seriously injured. They arrive by ambulance, they are on stretchers or wheelchairs, but they arrive anyway. It’s very important for them to be there, they need these moments of communion to mourn and ease their pain.

Since the beginning of this conflict I have volunteered for different things except one, the most difficult; visiting the injured in hospital. It’s very important, but I can’t do it, seeing them touches me too much. I feel bad for them and this is not what they need. They do not need our pity, nor our compassion, they need our strength. So I have been avoiding to go there precisely, for this reason, not to see.

But since my brother was hospitalized, unfortunately I had to go. And I was surprised by the warm and generous welcome given to the soldiers and their families, I knew the staff were doing an incredible job but I didn’t expect that much.

The hospital is not a sad place at all, on the contrary we are all united, relieved and happy to know our loved ones are alive. An entire emergency wing is reserved only for soldiers and their relatives, they are not mixed with the rest of the people.

Some women soldiers are there on site, whose job is to direct and accompany us upon our arrival. Everything is done for their comfort and ours. There are small lounges where you can sit and unlimited snacks, drinks, fruit, prepared meals, rice, salad, breaded chicken etc. etc. everything is done to make our lives easier during these complicated times.

Hospitalized soldiers receive a nice duffle bag with all the toiletries they need, plus clothes because they arrive from a battlefield directly to the hospital and the clothes they were wearing are cut up by the nursing service to be able to examine them more easily and quickly including shoes.

The numbers of wounded are chilling, the IDF relief units are doing such a good job that they have managed to increase by 20% the rate of soldiers whose lives were saved. The reason for this feat, the blood transfusions that they perform on the battlefield prior to their arrival at the hospital.

Hemorrhages being the main cause of death, without the blood transfusion, they would have died before arriving at the emergency room. But the other side of the coin is many more serious injuries and amputations.

The rescued soldiers have incredible mental strength, they are all unanimous: ““Losing a leg is nothing compared to losing your life.” We are there to show them some support and love and they leave us speechless!!